C’est sous un temps brumeux que nous arrivons au centre pénitentiaire de Vendin le Veil, à 40 minutes du centre de Lille. Nous sommes accueillis à l’entrée par Guy Herbaut, professeur de CAP pour les détenus, et qui nous aide à organiser cette animation.
Après avoir passé une dizaine de portes blindées, nous nous voyons confier un boîtier doté d’un bouton rouge, « en cas d’urgence ». Enfin prêts, nous entrons dans l’aile de la prison réservée à l’espace culturel, et découvrons des murs colorés ainsi qu’une petite salle de projection parfaitement équipée. Alors que nous nous installons, quelques détenus intrigués viennent nous demander en quoi consiste notre venue. Nous sommes sur le point de commencer la séance avec quatre curieux, mais nous apprenons qu’il n’est pas possible d’éteindre la lumière car l’interrupteur est central à toute l’aile de la prison. Ni une ni deux, un détenu est debout sur une table pour dévisser les néons un par un. La séance peut commencer. Il s’agit d’une séance composée de 3 courts métrages sur le thème de « La Découverte ».
La projection est suivie d’un échange très intéressant avec les spectateurs, d’autant plus que nous sommes aussi nombreux qu’eux, c’est donc l’occasion de discussions en tête à tête. Nous apprenons alors avec joie qu’un détenu a une grande expérience des courts métrages puisqu’il en a présenté plusieurs à des Festivals, dont un qui a été sélectionné. Ce passionné de cinéma s’occupe également de filmer les activités proposées par la prison afin que ses codétenus soient tenus au courant. C’est ainsi qu’il nous propose une interview pour que l’on présente notre intervention et Festival. L’interview démarre, les questions s’enchaînent, les rôles sont définitivement inversés.
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