Nous rendons une deuxième fois à Vendin le Veil pour une projection dans une section différente. Très bien accueillies par les employés de la prison, nous discutons autour d’un café de nos activités respectives. L’ordinateur et le disque une fois vérifiés, nous commençons notre périple et traversons de nouveau les nombreuses portes blindées.
Mais une fois devant la salle de classe (lieu où a lieu la projection), nous apprenons qu’elle est occupée par des détenus pour un cours de ménage. Mince. Faut-il commencer des pourparlers ? Abandonner la projection ? Après une vingtaine de minutes, la salle est libérée et les hommes qui en sortent s’intéressent à ce que nous allons faire, ce que nous allons projeter.
Nous installons le matériel et présentons le Festival aux détenus présents. Ils posent beaucoup de questions, notamment savoir s’il est possible d’envoyer des courts métrages eux-mêmes, si nous donnons une chance à tout le monde. La projection se déroule très bien, ils sont réactifs : entre rires et têtes stupéfaites, le cinéma a opéré sa magie malgré les portes blindées !
A la fin de la projection, ce qui devait être une session de questions-réponses se transforme très naturellement en discussion, voire en débat autour des films. Les thèmes abordés (religion, harcèlement, l’argent…) les concernent directement et ils ont été très sensibles aux films engagés. L’échange se finit par une longue tirade d’un détenu sur le cinéma d’aujourd’hui, le danger de films « d’Hollywood » qui « ne disent rien » et la nécessité de faire un « vrai cinéma », qui contient des messages forts !